[TEST] Zero Gunner II : Super(héli)copter

Sans doute le shoot them up le plus atypique de Psikyo, Zero Gunner 2 est à sa manière un ultime aboutissement conceptuel. Après Dragon Blaze et sa technique poussée au pinacle, l’éditeur aura su encore expérimenter, pour un résultat étonnant.

Inutile de le cacher, Zero Gunner 2 ne se démarque en rien de l’architecture classique des autres shooters de Psikyo. On y retrouve toujours ces motifs de tirs rapides et constitués de projectiles tout droit tirés des productions des années 80. Les boss à transformations multiples sont à nouveau de la partie, de même que les modes d’attaque complémentaires de chaque appareil. Aux commandes de l’un des trois hélicoptères rutilants, sept niveaux de dogfight vous attendent, et bien évidemment les plus talentueux auront droit à une deuxième et ultime boucle qui vous fera regretter votre insolence.

Mais pourquoi alors Zero Gunner 2 est-il si innovant ? Tout simplement pour son contrôle empreint d’une rare impression de liberté et grâce à une construction exemplaire.

A onze heures, à onze heures !

La maniabilité de Zero Gunner 2 est donc assez proche de celles de titres comme Strikers 1945 : votre hélico tire et dispose d’une attaque concentrée qui se recharge en collectant des items lâchés par les ennemis. Mais Psikyo s’offre un voyage dans la troisième dimension du ciel, grâce à une commande aussi capitale que l’était l’attaque dragon dans Dragon Blaze : faire pivoter votre hélicoptère.

La position de votre engin devient dès lors fixe et en maintenant cette commande, vous pourrez faire adopter à l’hélico un angle de visée suivant les exigences du jeu, tout en gardant à l’esprit que vous avez en main les clés d’une destruction méthodique et organisée, et sous un feu ennemi qui va de l’ajusté au carrément nourri ! Et cette nouvelle conception de l’offensive rend Zero Gunner 2 absolument unique. Tout en doublant le plaisir qu’on en tire !

Prudence est mère de sûreté

Ce gameplay d’apparence très permissif ne détruit cependant pas la caractéristique désormais établie des shoot them up de Psikyo : la difficulté est très présente et se révèle remarquablement adaptée aux possibilités de votre hélico. Bien souvent des séquences entières du jeu reposeront autant sur une esquive calculée que sur une anticipation raisonnée pour ainsi préparer votre position à l’écran ainsi que votre angle de visée.

Saviez-vous que… Pas tous les portages de Zero Gunner 2 se vaut ? Si la version Dreamcast excelle car jouissant des atomes crochues qu’elle possède avec le système Noami, berceau du jeu en arcade, on ne peut pas en dire autant du récent portage sur Nintendo Switch. Ce dernier intitulé Zero Gunner 2- (un minus bien discret si vous voulez mon avis) s’approche plus d’une réinterprétation du titre par le studio ZeroDiv qu’un véritable portage « Arcade Perfect ». Vous voilà prévenu !

La grande force de Zero Gunner 2, outre une réalisation solide mais qui ne surprend plus venant de Psikyo, est sa totale cohérence et l’implacable logique d’affrontement qu’il assène au joueur. Si les débuts sont très paisibles vraisemblablement pour vous permettre une adaptation en douceur, la suite du jeu renoue très vite avec les penchants cruels des plus grands moments de lutte de l’univers du shoot them up. Les ennemis résistants et très machiavéliques sauront se jouer de vous avec un culot qui frise l’indécence et seuls des pilotes expérimentés voire carrément experts seront à même de résoudre leurs pièges. Ces ennemis colossaux telles les forteresses volantes ou de gigantesques bases célestes réclameront un acharnement constant ainsi qu’une totale maîtrise de la « politique spatiale » qui préside au gameplay tout entier.

Il est certes tout à fait compréhensible de se sentir dérouté quand on aborde Zero Gunner 2. A la manière de Dragon Blaze, le titre peut sembler totalement absurde à qui n’a pas su se faire au contrôle ainsi qu’à l’étendue des possibilités des engins en lice. Mais après quelques essais, c’est un véritable coffre au trésor qui s’ouvre à vous tant la jouabilité est parfaitement assumée et riche de subtilités, pour des moments de jeu réellement marquants voire tout à fait frénétiques.

Merci d’être venu !

Zero Gunner 2 recèle au final, sous ses dehors froids voire austères, une véritable quintessence de maniabilité parfaitement raccord avec son design et l’impeccable gestion de l’espace de jeu. Psikyo démontre sa polyvalence conceptuelle avec un talent rare et nous sert un jeu d’une saveur toute particulière qui aura sans doute inspiré le futur Under Defeat de G.Rev, en lequel d’aucuns avaient vu un Zero Gunner 3. Psikyo restera à jamais, en dix ans d’activité, parmi les plus grands.

Besoin de vous convaincre encore un peu plus sur les qualités de Zero Gunner 2 ? Jetez un oeil au 1-Sissy made by SEA !

Source captures d’écran : mobygames

À propos de Yace

Yace
Joueur qui balance entre deux âges, plutôt des neiges d'antan que de la dernière averse. Révolté permanent, contestataire patenté, il n'y a que les jeux vidéo et la grammaire française dont j'accepte de suivre à peu près les règles, dans l'ivresse des pixels et des mots.

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un commentaire

  1. Avatar

    Je l’ai sur ma Xbox, mais allé savoir pourquoi, malgré des qualités évidentes, il ne m’a pas convaincus plus que ça? Je ne suis pas fan des vignettes que lâches nos ennemis. Il est peut-être « plus facile » que du Gunbird ou d’autre? Sinon la réalisation, il n’y a rien a re-dire.

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