En 2007 le cercle doujin Astro Port sort Supercharged Robot Vulkaiser, un shmup à scrolling horizontal qui met le joueur aux commandes d’un robot géant. Un véritable hommage aux séries de mecha de Go Nagai (Mazinger Z, Great Mazinger, UFO Robot Grendizer / Goldorak) qu’on va s’empresser de décortiquer.
« FLY! VULKAISER! »
La particularité Supercharged Robot Vulkaiser, au delà de son ambiance délirante, est de jouer sur l’endurance du joueur avec un système de barre de vie pour le héros comme pour ses modules. Le seul moyen de récupérer des points de vies (et seulement partiellement, bien entendu) est de terminer un stage et donc battre son boss. Attention cependant certains tirs ennemis plus imposants ou le contact avec les ennemis vous feront plus de dégâts que les boulettes de bases.
Avec son seul et unique loop constitué de 6 stages Supercharged Robot Vulkaiser n’est vraiment pas un shmup prise de tête et reste très accessible sur les premiers niveaux, dans le mode de difficulté par défaut du moins. Ainsi on ne s’ennuie jamais grâce à un rythme très soutenu grâce à une emphase mise sur la destruction. Mais les choses se corseront pas mal sur la fin et mettront votre robot et vos réflexes à rude épreuve en proposant des pièges plus subtils au milieu de ce déferlement bourrin ! Il est à noter que le scénario du jeu s’intègre comme une préquelle à Witchbot Meglilo du même cercle doujin, lui aussi tout aussi fou fou.
Gameplay
Le gameplay simpliste de Supercharged Robot Vulkaiser est clairement l’un de ses points forts : il n’y a pas d’esbroufe, mais tout de même de la variété rendant le tout terriblement efficace !
Dans les faits, votre robot géant est « nu » au départ, sous cette configuration il possède une barre de vie propre en permanence affichée dans le HUD.
Ainsi Vulkaiser possède de base un autofire et un tir chargé (similaire au fulguropoing) traversant l’écran en ligne droite pour ensuite revenir vers le joueur quelque soit sa position. L’utilisation du fulguropoing dépend d’une jauge qui se charge lorsqu’on utilise le tir principal. Une fois chargé il suffira alors de relâcher brièvement l’autofire. Pour compléter cet arsenal on pourra toujours compter sur une smart bomb. Puissante, elle provoque des dommages sur l’intégralité de l’écran tout en offrant une invincibilité temporaire. A noter que la smartbomb est, en théorie, en utilisation illimité étant donnée quelle se recharge toute seule, mais dans la pratique il faut compter environ la moitié d’un stage pour qu’elle se recharge.
Une seule subtilité, mais de taille, viendra égayer ce tableau plutôt spartiate : dans chaque stage vous aurez plusieurs fois la possibilité de fusionner avec un vaisseau allié. Tout comme Goldorak qui a la possibilité de se jumeler avec Alcorak, Vulkaiser peut se jumeler avec 4 VulFighter !
Et ces combinaison auront pour effet d’apporter une puissance de tir accrue, un changement complet d’arsenal (sauf exception de la smart bomb) ainsi qu’une barre de vie dédiée supplémentaire. Attention cependant, car une fois qu’un VulFighter est détruit il ne pourra plus être récupéré pendant toute la partie. De la même manière si Vulkaiser se fait détruire, c’est bien entendu game over. Il incombe ainsi au joueur économiser ses ressources au mieux, sachant que les VulFighters bénéficieront d’un gain de points de vie entre chaque stage.
A part le score en haut au centre, le HUD se résume à la partie gauche en bas : la première jauge représentant la barre de vie du Vulkaiser, la seconde celle du VulFighter (si équipé, évidemment). La case juste après, quand elle est rempli avec un symbole, indique que la smart bomb est chargée. Enfin la dernière jauge représente la charge de votre tir principal, mais l’indication sonore dont je parlais plus tôt sera largement suffisante pour jouer efficacement.
Revenons d’ailleurs un peu en détail sur les VulFighters. Leur apparition est scriptée et dépendante de vos sélections précédentes et dans chaque niveau vous aurez la possibilité de choisir entre 2 VulFighters différents, puis une dernière fois juste avant chaque boss où un seul VulFighter sera disponible à ce moment là. Si vous n’en choisissez pas un assez rapidement, ils s’en iront jusqu’au prochain point de sélection.
Chacun de ces vaisseaux on leur propre caractéristique les rendant tous unique :
- Rocket Fighter : Très puissant, mais peu étendu sur l’axe vertical de l’écran. Il faut donc bien gérer l’espace pour ne pas se faire déborder par le dessus ou le dessous. Son tir chargé est quitte ou double : vous ratez la cible, c’est gâché. Mais si vous la touchez vous faites de très lourd dégâts.
- Needle Fighter : Il s’agit d’un « spread shot » très efficace. Son tir chargé augmente simplement la puissance du tir ce qui fait des merveilles sur les passages les plus chargés en ennemis et permettant ainsi de très vite faire le ménage.
- Thunder Fighter : Ses arcs électrique occupent plus de la moitié de l’écran et son tir chargé ajoute un gros laser à ensemble, ce qui peut être utile pour se protéger du débordement ennemis. En revanche c’est le VulFighter dont la puissance est la plus faible de tous.
- Drill Fighter : Prenant la forme d’une grosse foreuse à l’avant du Vulkaiser, ce VulFighter est le plus puissant, mais aussi le plus difficile à utiliser. En effet il va falloir entrer en contact avec les ennemis et se positionner de façon très offensive. Sur les ennemies pop-corn cela ne pose pas trop de souci en ayant de bon réflexes ou en connaissant bien leur apparition. Mais sur les mid-boss et les boss, il faudra être très vigilant car le corps à corps et l’esquive ne font rarement bon ménage !
Bien sûr, vous n’aurez plus que votre foreur pour faire des dégâts pendant tout le temps ou ce VulFighter restera équipé, ce qui vous obligera être très agressif en collant la droite de l’écran. Comment faire pour souffler un peu ? Le tir chargé ! Celui-ci lance une plus petit foreuse devant le Vulkaiser qui partira tout droit assez lentement tout en continuant en fait à suivre votre position sur l’axe verticale de l’écran. Ce tir chargé à un double usage : défensif car il annulera les motifs sur lesquels la foreur passera et offensive car elle est fera du dégât au passage.
Il est à noter que chacun des VulFighters est appairé à un pilote précis dans l’histoire. A la fin de chaque niveau celui-ci gratifiera même d’une courte cutscene donnant ainsi un peu plus de personnalité et de charme à l’univers de Vulkaiser.
Le système de score
Le système de score de Supercharged Robot Vulkaiser est très simple. On gagne des points lors de la destruction des ennemis, avec par dessus un chaîne de combo qui s’incrémente si vous détruisez rapidement un grand nombre d’ennemis. Il s’agira donc de regrouper les ennemis par paquet dans la mesure du possible et d’utiliser au mieux le choix du VulFighter pour maximiser ce compteur de combo faisant office de multiplicateur de score.
Game design
Aucun élément de level design n’est à noter et malgré le fait que le scrolling soit horizontal. En effet Supercharged Robot Vulkaiser mise sur le débordement pour mettre la pression au joueur et alternera inlassablement les passages tranquilles avec de (très nombreux) pic d’apparition d’ennemis.
Dans les niveau de difficulté Bullet Sponge (facile) et Glory Hunter (normal) les ennemis tirent peu. Seuls les mid-boss et boss, voir certains ennemis particuliers, auront tendance à remplir l’écran de boulettes. On notera au passage que les boss possèdent une barre de vie ainsi qu’un chronomètre au bout duquel celui-ci s’autodétruira. Bien que les ennemis pop-corn tirent peu, ils ont tous la fâcheuse tendance à foncer plutôt rapidement sur le joueur. Et c’est là on situe une grande partie de la difficulté du titre : savoir juguler le flot d’ennemis incessant tout en s’occupant des nœuds d’ennemis clés pour scorer un maximum.
Dans les modes de difficulté Legendary Hero (difficile) et Savior of the Universe (très difficile) Supercharged Robot Vulkaiser se transforme quasiment en manic shooter, car le moindre ennemis vous enverra d’emblée des grappes de boullettes ! Il faudra impérativement jouer de manière agressif en anticipant toutes les apparitions ennemis ainsi qu’en établissant une stratégie à base de bullet hearding pour, encore une fois, juguler le flux des ennemis, tout en évitant les lignes de boulettes jetés vers vous. La hitbox du Vulkaiser est visible et se résume à un point lumineux au niveau de l’épaule, mais vu le sprite tout en longueur affiché à l’écran gare à ne pas cafouiller!
Réalisation
Avec Supercharged Robot Vulkaiser on reste dans la ligné des autres jeux de Astroport : peu d’animations, un chara-design parfois un peu louche. On sent bien que le budget est rikiki. Cependant il y a un charme indéniable qui s’en dégage : le tout transpire une candeur réjouissante, tout est coloré, agréable et enjoué. Et la localisation anglaise rajoutant des sous-titres jaunes, véritable symbole d’une époque, n’y est pas étranger. Les musiques et les effets sonores ne sont pas en reste, toujours low-budget, mais de bon goût et carrément adaptés au sujet.
Au final, on obtient un jeu nerveux et surtout très accessible que ce soit en terme de complexité comme de challenge ! Si les « super robot » ne vous rebute pas et que l’idée d’un shmup horizontal oldschool empruntant quelques éléments au manic shooter vous tente, n’hésitez plus !
Disponible uniquement sur PC, notamment sur Steam depuis 2015 pour 4€99, Supercharged Robot Vulkaiser est un shmup qui gagne à être connu, alors pas d’excuses!