[MINI-DOSSIER] La Super Nintendo et ses shmups

La Super Nintendo aura su offrir son lot de bons voire très bons shoot them up, en dépit de débuts pas forcément très concluants. Chronique d’un genre sur une console guère préparée au genre… Mais qui a fini par s’y faire et pour notre plus grand bonheur.

Si les débuts du shoot them up sur la glorieuse 16 bits de Nintendo furent donc loin d’être glorieux justement, on ne peut en accuser le support dont le perfectionnement technique était largement évident, ceci dit en toute bonne foi malgré mon amour immodéré de la bécane.

Des débuts difficiles

Parmi les premières tentatives on retrouve deux épisodes de deux grandes séries, à savoir R-Type et Gradius. Irem nous propose un Super R-Type très largement inspiré du R-Type II de 1989 dont la beauté graphique était dès l’origine l’argument fort.Bien que l’on y retrouvât tout ce qui faisait le goût de la série, le jeu était gâché par une animation réellement grabataire au point de ne tolérer que de rares passages de fluidité. Gradius III, version quelque peu adoucie du jeu d’arcade de 1989 également, souffrait des mêmes tares : un vaste choix d’armement, des niveaux typés, une bande son très réussie…hélas éclipsés par de trop fréquentes saccades. Ces graves soucis témoignaient d’une inadéquation entre l’ambition de ces deux jeux de gérer des sprites nombreux ou importants et un processeur encore trop faible…Le genre ne démarrait guère sous les meilleurs auspices.

Heureusement Irem et Konami surent tirer les leçons qui s’imposaient et par la suite arriveront des titres adaptés et de fort bonne facture comme R-Type III The third lightning (épisode exclusif à la console à sa sortie en 1994), ainsi que bien des jeux directement dérivés de Gradius comme les trois opus de la délirante saga Parodius : Parodius DA, Gokujo Parodius et Jikkyou Ohsaberi Parodius.

Avec ces titres, nous avons de quoi rendre justice à ces deux séries et finalement, on se risquera même à reconnaître aux deux titres initiaux des circonstances atténuantes…

L’animation à double tranchant. Certes la console semblait au début inapte à gérer un nombre élevé d’informations ; cependant les capacités du hardware de la SNES (rotations, zoom et le fameux mode 7) auront aussi été judicieusement exploitées. Sans oublier l’arrivée en 1993 de la puce Super FX intégrée à Starwing qui ne pouvait être omis dans cette rétrospective ! Des difficultés primaires du support, nous en arrivons à une réelle maîtrise d’une 3D polygonale.

L’élévation

Le premier shoot qui rendit espoir aux possesseurs de Super Nintendo aura été le flamboyant U.N.Squadron de Capcom. Ce jeu, original en diable, vient donner une dimension stratégique à un genre jusque là assez routinier grâce à un choix de pilotes, d’avions, d’armes et de missions étendu. La gestion de votre arsenal rappelle Fantasy Zone car une bonne comptabilité s’impose. Bref un jeu cruellement ignoré mais dont l’impact apparaît aujourd’hui comme décisif pour le genre sur la Super Nintendo.

Ce titre de Capcom aura également ouvert un bal formidable, la console enchainera dès lors les mégahits de toutes catégories qui rendra cette fin d’année 1992 rien moins que miraculeuse ! Et parmi ces titres sortiront les deux titres encore aujourd’hui reconnus comme les meilleurs shoot them up de la bécane, Super Aleste et Axelay. Ces deux jeux, d’ailleurs souvent mis en concurrence par la presse de l’époque et les joueurs, viendront prouver de façon éclatante le potentiel véritable de la 16 bits de Big N dans le domaine du jeu de massacre interstellaire. Résumer ici leur grandeur et ce qu’ils ont apporté serait trop difficile, aussi je renvoie le lecteur curieux et/ou nostalgique au dossier dédié à la série Aleste, ainsi qu’à la rubrique coup de cœur du présent volume. Car ces deux titres le méritent entre mille !

Par la suite…

Jusqu’à la fin de son règne, la Super Nintendo aura accueilli bien des titres de qualité fort variable ; Si les adaptations arcade telles BlazeOn ou Raiden Trad ne feront que bien peu parler d’elles, tout comme la tentative de donner à Nintendo son épisode de la série Thunder Force avec l’adaptation de Thunder Force AC rebaptisée Thunder Spirits, d’autres productions viendront redorer le blason de la console. Dès 1992, elle recevait une version fort convaincante de Phalanx, adapté de l’univers des micro. Spriggan Powered ainsi que Macross Scrambled Walkyrie arriveront en majesté pour satisfaire les amateurs de mécha et d’ambiance typée « animé nippon » tandis que BioMetal d’Athena viendra étoffer un gameplay avec une gestion de bouclier très avant-gardiste. Ce dernier titre tentera de gérer sprites énormes et typés avec une prolifération de projectiles et y parviendra en dépit de quelques tares d’animation, d’où un jeu qui étonnera…ou décevra. Et pour animer des soirées festives , pourquoi ne pas s’adonner au délirant Cosmo Gang The video, pastiche délirant de Galaga et des shooters typiques du début des années 80 ? Poilade assurée et challenge garanti ! Ou jouer à deux à Super SWIV

En conclusion

Si la Super Nintendo n’est pas restée dans les mémoires comme une « console à shoot them up », il ne faut pas en oublier sa contribution au genre. Sans doute plus discrète que celle de la Megadrive et à fortiori de la PC Engine,  la participation de la Super Nintendo à l’histoire du shoot them up aura pourtant  compris bien des dates fastes. Qui sont autant de grands moments, que dis-je, d’inoubliables heures de mitraillage en règle !

À propos de Yace

Yace
Joueur qui balance entre deux âges, plutôt des neiges d'antan que de la dernière averse. Révolté permanent, contestataire patenté, il n'y a que les jeux vidéo et la grammaire française dont j'accepte de suivre à peu près les règles, dans l'ivresse des pixels et des mots.

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