Du moins, pas complètement.
Si vous lisez un poil le forum, vous savez probablement tout l’amour que j’ai pour le MSX, micro-ordinateur nippon de 1983 qui fut le premier fait d’arme d’un certain Microsoft (entre autres, je vous épargne les détails). J’ai fait mes armes dessus, entre Knightmare, Nemesis, Firebird, Zanac et Aleste, et j’en garde une grande nostalgie. Et je ne suis pas le seul dans ce cas, vous vous en doutez. Par exemple, entre 2012 et 2014 s’est tenue une compétition de développement amateur, proposant des jeux destinés à se jouer soit sur disquettes sur la vraie machine, soit via émulateur. Et il y a bien évidemment les fangames, nombreux et souvent étranges, comme La-Mulana, hommage au Maze of Galious de Konami, freeware sorti en 2009 et qu’on a vu débarquer retravaillé en haute définition sur toutes les consoles du marché quelques années après.
Pourquoi vous raconte-je tout ça, me demanderez-vous ? Parce que Life Fortress Volcabamba et Xaklogian.
Ces deux jeux sont les pendants shmupesques de La-Mulana (pour l’anecdote, sachez que Gyonin, le créateur de Volcabamba et Xaklogian, apparaît dans La-Mulana, parce que « c’est un copain » ; le monde est décidément bien petit). Des jeux tellement bien imités que, s’ils ne tenaient pas dans un de ces fichiers .rar qu’on connait bien sur PC, pourraient tenir dans une cartouche ou une disquette d’origine. Ou presque, puisque justement, s’ils sont sortis sur PC, c’est avant tout parce qu’ils étaient bien trop gros et trop ambitieux pour leur support « natif ».
Life Fortress Volcabamba (2010)
Life Fortress Volcabamba a ainsi commencé sa vie en 2009 comme un projet destiné à sortir sur MSX2, mais s’est vite retrouvé bien trop gourmand pour les pauvres 64ko de mémoire disponible (oui, 64ko, la technologie va une vitesse…) Son concepteur a alors décidé de le sortir sur PC, continuant d’imiter, à défaut d’émuler, le style du petit ordinateur, allant jusqu’à recréer son scrolling saccadé caractéristique et ses sprites monochromes. Life Fortress Volcabamba est un hommage à Nemesis, Space Manbow et à tous ces shoots horizontaux, durs au mal, sur lesquels on a pu se casser les dents à l’époque. Car oui, ne rêvons pas, ce jeu est absurdement dur. Pas assez pour empêcher quelques irréductibles de s’y employer, néanmoins, ou les curieux de s’y essayer.
Toutefois, si je vous parle de Life Fortress Volcabamba aujourd’hui, c’est avant tout pour mieux vous présenter Xaklogian, son successeur, dont le nom est tout aussi subtilement engrishisé d’un lieu mythique de l’Amérique pré-colombienne.
Xaklogian (2015)
Xaklogian a d’abord été annoncé en 2010, dès la publication de Volcabamba, avec une idée bien précise : Volcabamba avait été un hommage aux shoots horizontaux, Xaklogian serait son frère-d’un-autre-père : le shoot vertical. Le développement commença officiellement en 2011… et puis plus rien. Plus rien jusqu’à septembre cette année où, dans l’indifférence quasi-totale, il voyait enfin le jour. C’est donc tout frais, et permettez-moi de vous dire qu’alors que j’avais fini par faire une croix dessus, désespéré par l’absence de communication de monsieur Gyonin, ça valait le coup d’attendre. Largement plus permissif que son grand frère, Xaklogian est à l’hommage amateur ce que Star Soldier et Aleste sont à Star Force (si vous voulez connaître l’origine de ces jeux, je la raconte ici) : une recette classique et connue, mais exécutée à 100 à l’heure, dynamitant au passage son modèle. En un mot, Xaklogian tue.
Xaklogian est aussi gratuit, tout comme Life Fortress Volcabamba, alors si vous aimez le scrolling par blocs, les blips sonores 3 voix et les sprites 1-couleur, vous n’avez strictement aucune raison de vous priver.
Et si vous voulez voir comment ça bouge :
1cc de Life Fortress Volcabamba
Une dernière chose : il est possible, car ils sont japonais, que ces jeux refusent de démarrer sur votre ordinateur. C’est tout simplement car il manque une dll, une de ces petites choses qui disent à votre machine ce qu’elle peut et ne peut pas faire. Il vous suffit donc de télécharger la dll manquante, de la glisser sagement dans le répertoire du jeu, et de le relancer. Cette fois, ça marchera. Et comme à Shmup’em All, on veut que vous puissiez jouer tranquillement sans perdre huit ans à trouver une dll à la c.. sur internet, on vous offre même le lien pour la télécharger.