Cachez ce Vic Viper que je ne saurais voir

Parfois, le monde réserve de drôles de surprises. Comme quand Konami, subitement, annonçait quelques semaines avant la sortie (voulue démentielle) du dernier Metal Gear qu’ils ne feraient plus que des jeux mobiles. Une déclaration qui, cet après-midi, a drôlement résonné dans mon cerveau alors que je testais une version inofficielle du Salamander que Konami Shanghai développait, sur mobile, quelques semaines avant de fermer ses portes.

Oui. Vous avez lu cette phrase correctement. Je n’ai fait aucune faute. Konami développait un Salamander sur mobile. Ou plus exactement, Konami Shanghai développait un Salamander free-to-play sur mobile.

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Toujours intéressés ? Vous avez de la chance.

Probablement vexés de ne pas avoir eu leur chance, les braves gars qui s’occupaient de ce jeu où au shmup à presque-lolis se couplaient micro-transactions et débloquables à la pelle ont continué leur travail encore quelques mois. En avril, une vidéo apparaissait sur le Tube, enregistrement manifestement amateur présentant quelques images de gameplay intrigantes. Et en juin suivait celle qui illustre aujourd’hui cet article, avec une description détaillant le processus et offrant l’impensable. Un lien de téléchargement.

On y apprend que le jeu proposé est bien évidemment 100% non officiel, qu’il s’agit ainsi que je vous l’expliquais d’un projet terminé par ses développeurs après la fermeture du studio, sur leur temps libre, et qu’ils nous en proposent une version modifiée, qui n’est pas sensé être mise à jour et renferme la totalité du contenu développé jusque là, à un détail près : les modifications concernent la suppression de la connexion serveur et du modèle de paiement, permettant à n’importe-qui dans le monde de télécharger la chose et d’y jouer sur son mobile Android sans débourser un radis. Evidemment, mettre à disposition, télécharger, posséder le jeu sur son terminal, y jouer, tout cela est dans une zone d’ombre assez tendue au niveau légal, aussi les développeurs demandent expressément à chaque joueur tenté par l’expérience de supprimer le jeu de leur appareil après l’avoir essayé, précisant que tout ce qui sera fait de et avec le jeu par les gens du web ne les regarde plus. Ce qui inclus le présent article…

…Et pensez-donc si je vais me gêner. Ce jeu est excellent. Tout net. Certes, c’est du F2P chinois, avec des menus illisibles pour qui n’a pas un BAC+19 dans la discipline, des artworks discutables et une progression grindesque au possible, MAIS… Mais c’est Salamander, dans un habit à vrai dire superbe, au gameplay vif et au level-design dans la droite lignée de ce qu’on est en droit d’attendre d’une gradiuserie, et dont le système s’avère parfaitement viable. Je suis prêt à parier mon chapeau que, s’il était sorti, il aurait été un succès. Sauf qu’il n’est pas sensé exister. Je ne devrais même pas être au courant de la possibilité même de son existence.

Et c’est bien ça qui est intéressant, dans cet histoire. Plus que de pouvoir y jouer, c’est le fait même que ce projet dont personne n’avait connaissance était bel et bien dans les cartons, cours-circuité par un éditeur qui, de manière aussi paradoxale qu’antithétique (je sais, c’est deux fois le même mot, c’est contradictoire à ce point!), annonçait clairement quelques mois plus tard se mettre au mobile.

Eh bien, Monsieur Konami, ce Salamander que vous avez annulé en fermant son studio, c’est exactement ce qu’on veut que vous fassiez sur mobile. Alors… faites-le. Pour de vrai, cette fois.

 

À propos de skoeldpadda

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sköldpadda /ʃøldpada/ n.m. commun. 1. Tortue, en suédois. 2. Yan Holliday. Docteur ès roguelikes. Agrégé en shmup. Blogueur pulp.

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